Pourquoi le système bancaire canadien est-il un système de classe mondiale?

Les banques canadiennes : faites pour durer

Si vous cherchez un endroit sûr pour votre argent, difficile de trouver mieux que le système financier canadien. Alors que d’autres pays ont été confrontés à des faillites bancaires inattendues, les banques canadiennes continuent de résister aux pressions.

Vous voulez des preuves? Pensez à la façon dont le secteur bancaire canadien a surmonté la crise financière de 2008. De l’avis de plusieurs, non seulement il a survécu, mais sa résilience lui a permis de ressortir encore plus fort. Au pire de la crise, aucune banque canadienne n’a fait faillite ni eu besoin d’être renflouée1. Et au moment où les banques s’effondraient chez nos voisins du Sud, le Forum économique mondial classait le système bancaire canadien au premier rang des systèmes les plus solides dans le monde2, tout juste devant ceux de la Suède, du Luxembourg, de l’Australie et du Danemark.  

On a dénombré 564 faillites bancaires aux États-Unis depuis 20013. Il n’y en a eu aucune au Canada durant la même période. La dernière fois qu’une banque canadienne a fait faillite, c’était il y a 27 ans lorsque la Security Home Mortgage Corporation de Calgary a été forcée de fermer ses portes en 19964.

Les banques canadiennes sont-elles sûres?

L’une des raisons qui expliquent la résilience financière du Canada, c’est que le pays s’est doté dès le début d’un système qui favorise un nombre relativement restreint de banques nationales bien capitalisées et réglementées avec de nombreuses succursales. On compte un peu plus de 80 banques seulement au Canada, dont les six plus grandes – Banque de Montréal, Banque Royale du Canada, Banque Scotia, Banque TD, CIBC et Banque Nationale – qui détiennent 90 % des dépôts du pays5.

En raison du degré de concentration des banques canadiennes, il est plus facile pour le Bureau du surintendant des institutions financières (BSIF), l’organisme de réglementation du secteur, de comprendre leurs activités et de les surveiller de près. La réglementation du BSIF, qui met l’accent sur la sécurité et la fiabilité, encourage les banques canadiennes à adopter une approche relativement prudente et à éviter tout risque inutile.

Aussi concentré soit-il, le secteur bancaire est quand même diversifié. Ses activités étendues couvrant la gestion de patrimoine, les services de courtage, l’assurance, les dépôts et les prêts lui permettent de mieux résister globalement lorsqu’un secteur de l’économie connaît des difficultés. De plus, comme les six grandes banques dominent le secteur, elles ont accès à une bonne source de liquidités, ce qui réduit les risques de faillite et leur évite d’avoir à recourir à des pratiques plus hasardeuses.

Même dans le cas improbable où une banque devenait insolvable, la Société canadienne d’assurance-dépôts (SADC) protège les dépôts admissibles des institutions financières membres jusqu’à concurrence de 100 000 $ par compte (toutes les grandes banques sont membres de la SADC). Depuis qu’elle a été créée par le Parlement en 1967, cette société de la Couronne a protégé plus de deux millions de déposants contre 43 faillites bancaires. Pas un seul dollar de dépôts assurés n’a été perdu par les Canadiens6. Veuillez consulter ce lien pour obtenir la liste complète des dépôts admissibles, ce qui inclut l’argent détenu dans des comptes de chèques et d’épargne et placé dans des certificats de placement garanti.

Deux pays, deux réalités

Contrairement au Canada, nos voisins du Sud ont l’un des systèmes bancaires les plus fragmentés dans le monde. Pendant la majeure partie de l’histoire des États-Unis, des restrictions empêchaient les banques d’ouvrir des succursales dans d’autres États – et parfois dans le même État. Aujourd’hui, le pays compte plusieurs milliers de banques qui, selon leur charte, sont régies par toute une série d’organismes de réglementation différents.

En raison du grand nombre d’institutions financières, les banques individuelles se sentent obligées de prendre des risques plus grands pour se distinguer de la concurrence7. En conséquence, il devient plus difficile pour les organismes de réglementation de surveiller les pratiques de ces banques et de s’assurer que les intérêts des consommateurs sont dûment protégés.

Il y a une centaine d’années, les États-Unis comptaient environ 31 000 institutions financières, soit une pour chaque petite localité du pays8. Or, lorsqu’elles sont confinées à un territoire limité, les banques régionales sont beaucoup plus vulnérables que les grandes institutions nationales, qui ne dépendent pas d’une seule économie.

De plus, le degré d’indépendance du système bancaire canadien est incomparable. Aux États-Unis, la banque centrale gère l’économie et réglemente le secteur financier. Chez nous, la Banque du Canada gère la politique monétaire et se fie à l’expertise du BSIF pour faire appliquer les règles bancaires. Le nombre limité de banques et la séparation des fonctions facilitent immanquablement la surveillance.

Conclusion

La réputation de stabilité financière du Canada est tout à fait fondée et devrait continuer de procurer un sentiment de sécurité – voire de fierté – aux Canadiens partout au pays, peu importe ce que nous réserve l’avenir. Les six grandes banques regorgent de liquidités et présentent un risque de crédit gérable, ce qui leur permet de survivre dans des conditions d’incertitude économique qui pourraient être catastrophiques pour d’autres banques. La préférence du secteur pour la stabilité plutôt que l’expérimentation et pour la fiabilité plutôt que le risque en fait un refuge sûr durant les périodes de turbulence et garantit aux Canadiens des jours ensoleillés une fois la tempête passée.