La confiance des consommateurs et les cycles économiques : une analyse de Denise Chisholm – 20 novembre 2025
Denise Chisholm, directrice en chef, Stratégie de marché quantitative chez Fidelity, a fait part de ses réflexions sur le secteur de la consommation discrétionnaire, la dynamique sectorielle, les tendances en matière de valorisation et les facteurs macroéconomiques.
Voici quelques-uns des points à retenir.
La confiance des consommateurs comme indicateur à contre-courant
Mme Chisholm a souligné que la confiance des consommateurs se situe actuellement à des niveaux proches de ceux observés en période de récession, traduisant une attitude prudente malgré la stabilité de l’emploi. Selon ses explications, même si la confiance des consommateurs est faible et qu’elle laisse présager une réduction des dépenses, les données historiques montrent que ce sentiment précède souvent des rendements boursiers plus élevés au cours de l’année suivante. Cet indicateur à contre-courant révèle qu’une grande partie des perspectives négatives sont déjà prises en compte dans le cours des actions, ce qui pourrait ouvrir la voie à des occasions d’achat. Quand les consommateurs sont pessimistes, ils ont tendance à dépenser davantage lorsque la confiance s’améliore, ce qui contribue aux perspectives boursières favorables.
Le rendement sectoriel : des occasions dans la consommation discrétionnaire et les technologies
Le secteur de la consommation discrétionnaire a connu des difficultés attribuables, en partie, à la domination des actions technologiques à grande capitalisation. Cependant, ce secteur a fait preuve de résilience, comme en témoigne sa légère surperformance par rapport à l’indice Russell 3000 plus large au cours de la dernière année. Pour sa part, le secteur des technologies a continué de dominer les marchés, soutenu par une forte croissance des bénéfices et des paramètres fondamentaux solides de sociétés comme NVIDIA.
Les valorisations et les défis dans les soins de santé et l’énergie
Aux prises avec une tendance baissière à long terme illustrée par de faibles marges d’exploitation et ratios d’évaluation, le secteur des soins de santé se situe à un creux au chapitre des valorisations et est confronté à des défis structurels persistants. Mme Chisholm a invité à la prudence pour ce qui est de surpondérer le secteur des soins de santé par rapport à ceux des technologies et de la consommation discrétionnaire. Le secteur de l’énergie affiche une faible demande malgré les contraintes d’approvisionnement, ce qui a entraîné une baisse des valorisations. Les tendances historiques suggèrent que de telles conditions peuvent mener à des occasions d’achat, mais des incertitudes subsistent, notamment en ce qui concerne l’incidence des changements technologiques comme l’intelligence artificielle.
Les secteurs défensifs et la dynamique changeante du marché
Les secteurs défensifs traditionnels comme les services collectifs, les produits de première nécessité et les soins de santé offrent de la stabilité en période de volatilité. Les services collectifs se démarquent par l’amélioration des paramètres fondamentaux, attribuable à une demande supérieure à l’offre, en particulier dans le secteur de l’électricité. En revanche, les produits de première nécessité et les soins de santé ont tiré de l’arrière en ce qui a trait à l’expansion des marges et aux rendements. Mme Chisholm a fait remarquer que la définition de « défensif » évolue, les secteurs de l’énergie et des services collectifs gagnant en importance en raison des facteurs structurels liés à l’offre et des changements dans la demande associée aux technologies et à l’économie.
Les facteurs macroéconomiques : droits de douane, inflation et reprise « en forme de K »
Les récentes réductions des droits de douane ont atténué les pressions exercées sur les coûts des biens de consommation et contribué à modérer le « mur d’inquiétudes » sur le marché. L’inflation tend vers la cible de 2 % de la Réserve fédérale américaine, ce qui réduit la probabilité de hausses énergiques des taux d’intérêt et contribue à un contexte plus favorable aux actions. La reprise économique actuelle « en forme de K » met en évidence les divergences entre les consommateurs à revenu élevé et ceux à revenu faible, ainsi que la normalisation des écarts de crédit et la hausse des salaires. Mme Chisholm a indiqué que ce contexte économique nuancé laisse présager un risque systémique limité. Par ailleurs, elle estime qu’un optimisme prudent est justifié quant aux dépenses de consommation discrétionnaire et au rendement général du marché.
Classement des secteurs selon Mme Chisholm
Trois secteurs les plus prometteurs :
- Technologies
- Consommation discrétionnaire
- Produits financiers
Trois secteurs les moins prometteurs :
- Énergie
- Produits de première nécessité
- Services collectifs
Conclusion : un positionnement stratégique dans un marché complexe
Les analyses de Mme Chisholm soulignent la complexité du contexte actuel, caractérisé par des consommateurs prudents, des défis propres à chaque secteur et des conditions macroéconomiques changeantes. Les stratégies clés consistent à reconnaître que le faible niveau de confiance des consommateurs constitue un indicateur à contre-courant, à profiter de la croissance dominante du secteur des technologies et à repérer les occasions cycliques dans le secteur de la consommation discrétionnaire. Une pondération sélective des secteurs des soins de santé et de l’énergie ainsi que des répartitions sectorielles défensives adaptables peuvent contribuer à équilibrer les risques et les occasions. Il convient d’adopter une approche équilibrée et éclairée, soutenue par des examens réguliers des portefeuilles et une rotation sectorielle alignée avec les indicateurs du marché, pour composer avec un contexte en constante évolution.