Cinq risques qui menacent votre revenu de retraite
Vous avez passé des années, voire des décennies, à épargner en vue d’une retraite dorée, mais peut-être que celle-ci ne se déroulera pas comme prévu. Les Canadiens doivent tenir compte de cinq importants risques liés à la retraite. Voici un résumé de ces risques et quelques suggestions sur la façon de maintenir votre plan sur la bonne voie.
Premier risque : L’inflation
À la suite de près de quatre décennies de hausses annuelles relativement faibles et stables des prix des biens et des services, le taux d’inflation au Canada a grimpé en flèche, atteignant 8,1 % en juin 20221. Bien que la hausse des prix touche tout le monde, elle est particulièrement préoccupante pour les retraités et les gens qui approchent de la retraite, car l’inflation érode le pouvoir d’achat. Supposons que vous avez épargné 1 million de dollars en vue de la retraite – maintenant que tout est plus cher, votre épargne pourrait ne pas vous permettre de vous rendre aussi loin que vous le souhaitiez. Si vous occupez actuellement un emploi, vous vous demandez peut-être si vous avez épargné suffisamment pour la retraite. Si vous êtes déjà à la retraite, vous pourriez vous soucier de ne pas disposer d’assez d’argent pour subvenir à vos besoins à long terme.
Solution : Pour contrer l’effet de l’inflation sur votre épargne, vous devez d’abord vous assurer que votre portefeuille est bien diversifié et investi dans diverses catégories d’actifs. Si votre portefeuille est trop concentré dans les actions ou les obligations et que l’un de ces types d’actifs encaisse des coups, vous pourriez vous retrouver en situation de rendement inférieur par rapport à l’inflation. Certaines catégories d’actifs se comportent aussi mieux en période d’inflation que d’autres; un conseiller peut vous aider à déterminer si vous avez besoin d’ajuster votre répartition de l’actif. Tenez également compte des montants que vous tirez de vos autres sources de revenus, comme le Régime de pensions du Canada (RPC) et la Sécurité de la vieillesse (SV), qui sont tous deux indexés à l’inflation, ou un régime de retraite à prestations déterminées, qui peut ou non être indexé à l’inflation. Enfin, n’oubliez pas que si vous prenez votre retraite à 65 ans, vous pourriez très bien vivre encore 20 ou 30 ans ou plus, ce qui laisse amplement le temps aux marchés baissiers de rebondir.
Deuxième risque : La longévité
Comme les gens vivent plus longtemps que jamais, de nombreux retraités épuiseront leur épargne avant de décéder. Le fait de manquer d’argent vous rendrait la vie plus difficile que vous l’aviez prévu, mais en plus, cela pourrait aussi compromettre l’épargne-retraite de vos enfants.
Solution : Voici trois façons de contrer le risque lié à la longévité. La première consiste à créer un plan qui tient compte d’une vie prolongée. L’espérance de vie moyenne au Canada est de 82 ans, soit 80 ans pour les hommes et 84 ans pour les femmes2. Toutefois, de nombreux conseillers prévoient la retraite de leurs clients en fonction d’une durée de vie de 100 ans. La deuxième solution est, encore une fois, la diversification. Si vous détenez une variété de placements, une mauvaise année sur le marché boursier, par exemple, n’épuisera pas votre épargne avant que vous en ayez besoin. La troisième solution consiste à continuer de détenir des actions dans un portefeuille afin que votre argent puisse continuer à fructifier à la retraite.
Troisième risque : La répartition de l’actif
La constitution d’un patrimoine a autant, sinon plus, à voir que la répartition de l’actif qu’avec un placement en particulier. Si vous détenez trop de liquidités ou trop d’obligations, vous pourriez vous retrouver avec un trop petit pécule à la retraite. Cela est particulièrement vrai dans un contexte d’inflation, où la hausse des coûts peut surpasser la croissance des placements. La répartition de l’actif peut aussi avoir un effet sur les personnes déjà à la retraite. Si votre portefeuille est trop conservateur, vous aurez du mal à faire fructifier votre argent pendant vos nombreuses années de repos et de détente.
Solution : Ce n’est pas parce que vous êtes à la retraite que vous devez être excessivement prudent. Vous avez encore besoin de faire fructifier votre argent à la retraite, car la vie ne s’arrête pas le jour où vous finissez de travailler. Posez-vous les trois questions suivantes lorsque vous investissez en vue de la retraite : Quels sont vos objectifs? Quel est votre horizon de temps? Quelle est votre tolérance au risque inhérent? Les objectifs de dépenses peuvent varier, mais au bout du compte, vous voudrez vous assurer que votre pécule durera tout au long de votre retraite, alors que votre horizon de temps pourrait être de 20 ou 30 ans, voire plus. Pour ce qui est de la tolérance au risque, vous ne voulez pas souffrir des baisses sur les marchés, mais un portefeuille plus équilibré pourrait garder votre argent relativement en sécurité en cas de repli, tout en permettant à votre portefeuille de croître.
Quatrième risque : Le taux de retrait
C’est une chose de planifier sa retraite, mais c’en est une autre de la vivre. Il est facile d’être enthousiaste à l’idée de réaliser tous les projets que vous avez mis de côté pendant vos années de travail, mais si vous dépensez trop et de façon prématurée, vous pourriez épuiser votre épargne. En revanche, si vous jouez trop de prudence, vous n’exploiterez pas le plein potentiel de votre vie de retraité. Le taux de retrait est le taux auquel vous retirez de l’argent de votre épargne totale. Si vous avez 1 million de dollars d’épargne et que vous retirez 40 000 $ par année, votre taux de retrait est de 4 %. Vous devrez trouver un taux qui vous permettra d’atteindre vos objectifs, mais qui ne fera pas fondre votre épargne trop rapidement.
Solution : Idéalement, vous devez pouvoir retirer le montant dont vous avez besoin en tout temps. Si vous prévoyez faire deux grands voyages au cours de la première année de votre retraite, retirez ce qu’il faut pour payer ces vacances, mais pas plus. Naturellement, une planification financière minutieuse est requise pour effectuer des retraits judicieux. Vous devriez consulter un conseiller pour déterminer votre taux de retrait optimal et la façon dont les conditions du marché, l’inflation, les choix de vie et d’autres facteurs peuvent influer sur le montant que vous devez retirer. Tenez également compte de vos objectifs de retraite, de vos dépenses quotidiennes et de vos impôts, et tenez compte du revenu que vous tirez du RPC, de la SV et d’autres sources de revenus, car cet argent pourrait être en mesure de compenser le montant que vous devrez retirer chaque mois.
Cinquième risque : Les soins de santé
L’un des plus grands risques relatifs à un plan de retraite est le coût des soins de santé. Comme les gens vivent plus longtemps, ils ont de plus en plus besoin de soins médicaux. Les Canadiens tendent de plus en plus à vouloir vieillir chez eux plutôt que de déménager dans une résidence pour aînés. Cette décision entraînerait probablement des coûts supplémentaires, comme des rénovations pour répondre aux nécessités liées à l’accessibilité ou l’embauche d’une personne prodiguant des soins à domicile.
Solution : Bien que les conversations sur la santé créent souvent des malaises, il est préférable de les avoir avant que pendant une crise. Naturellement, il est idéal de tenir compte des soins de santé tôt, pendant vos années de travail, lorsque vous épargnez encore pour l’avenir. Si vous commencez à planifier maintenant, vous pouvez aussi rajuster vos objectifs de retraite pour tenir compte des soins de santé. Par exemple, si vous avez un condo en Floride; à quel moment pourriez-vous le vendre pour répondre à vos besoins en soins de longue durée? Pouvez-vous faire un grand voyage de moins par année afin de disposer d’un peu plus d’argent pour vos dernières années? Un conseiller peut vous aider à surmonter ces difficultés.
Planifiez tôt et travaillez avec un conseiller.
La meilleure façon d’éviter tous ces risques est de concevoir un plan sans tarder et de le revoir souvent. Vous voudrez calculer votre revenu potentiel et vos dépenses prévues, déterminer à quel niveau ils s’égalisent, puis apporter les ajustements nécessaires pour répondre à vos besoins. Si vous n’en avez pas déjà un, pensez à consulter un conseiller en placements. Celui-ci peut vous aider à élaborer un plan de retraite, à vous assurer que vous faites de bons placements et à maintenir votre plan et votre portefeuille. En fin de compte, la planification va au-delà des projections. Si vous prenez le temps de bien comprendre vos besoins futurs, vous serez rassuré de savoir que votre plan de retraite a été conçu afin de résister à tous les obstacles qui pourraient survenir.