Se préparer pour la retraite
Rédigé par : David Aston Opinion
Source : The Toronto Star
L’un des grands défis posés par la planification de la retraite est d’évaluer le montant nécessaire pour couvrir des dépenses de santé en fin de vie dans un établissement de soins.
Personne ne peut prédire de façon fiable de futurs problèmes de santé. Il est tout aussi difficile de naviguer dans le réseau à la fois public et privé des soins à domicile, des maisons de retraite et des foyers de soins de longue durée.
Pour commencer, il est bon d’avoir une compréhension générale des options de soins résidentiels et du coût qui y est associé.
Les Canadiens de la classe moyenne disposant de certaines ressources devraient recourir le plus possible aux soins subventionnés par le gouvernement dans la mesure où ces services existent et répondent à leurs besoins. En complément, ils peuvent payer de façon judicieuse les frais de certains soins.
Bien entendu, les Canadiens fortunés peuvent se permettre des options de soins plus coûteuses, tandis que les personnes âgées à faible revenu dépendent davantage de services gouvernementaux restreints.
Voici un aperçu des trois principaux types de soins offerts dans un cadre résidentiel : soins à domicile à la fois privés et publics, maisons de retraite privées et foyers de soins de longue durée publics.
Veiller à la continuité des soins
Les trois types de service répondent à un éventail de besoins en matière de soins.
« Il faut donc comprendre le continuum de soins et les options offertes », affirme Karen Henderson, spécialiste indépendante en planification au sein du réseau de planification des soins de longue durée.
Tout commence par les soins à domicile, qui allient des services publics limités et des services privés payants.
Utilisés à bon escient, les soins à domicile permettent souvent à une personne âgée de rester plus longtemps chez elle.
À l’autre extrémité du continuum se trouvent les établissements publics de soins de longue durée. Ces établissements offrent une assistance importante sur le plan physique et des soins liés à la démence pour les personnes ayant besoin d’une aide considérable.
Les résidents paient une partie des coûts sous forme de quote-part, même si personne ne s’en voit refuser l’accès en raison de faibles ressources financières.
Au milieu se trouvent les maisons de retraite, dont le coût est entièrement à la charge du résident.
Ces maisons sont généralement bien adaptées aux personnes âgées relativement actives ayant peu besoin d’aide pour accomplir les gestes de la vie quotidienne.
Or, bien que les foyers de soins de longue durée offrent généralement des soins plus complets que les maisons de retraite, leurs frais sont moins élevés en raison des fortes subventions gouvernementales.
Les coordonnateurs des soins de santé de Santé à domicile Ontario, anciennement Services de soutien à domicile, sont chargés de déterminer l’admissibilité aux soins à domicile et aux établissements de soins de longue durée du réseau public. Il va de soi que la demande est énorme et que l’offre est restreinte pour les soins subventionnés.
Une offre limitée de soins à domicile publics
« Vu l’offre de soins à domicile du gouvernement, je dirais que les plus démunis sont prioritaires », explique Mme Audrey Miller, directrice générale de Elder Caring, une agence nationale qui aide les familles à s’orienter dans le système de soins.
Selon Mme Miller, l’organisme Santé à domicile Ontario tend à privilégier les soins suivants : l’aide au bain une ou deux fois par semaine pour les personnes âgées présentant un risque élevé de chute, les soins palliatifs et l’aide à court terme comme les soins des plaies ou la physiothérapie pour les personnes âgées transférées de l’hôpital à leur domicile.
Si vous n’avez pas accès aux soins à domicile offerts par le gouvernement pour obtenir l’aide recherchée, il pourrait être judicieux de payer de votre poche une somme modique pour des soins à domicile. Or, la visite d’un préposé aux services de soutien à la personne (d’une durée minimale de deux à quatre heures) coûte entre 35 $ et 40 $ par heure. Des visites fréquentes rendent donc ces services inabordables pour de nombreux aînés aux ressources modestes.
Par ailleurs, bien des aînés trouvent que de rester à la maison est source d’isolement et rend difficile le maintien d’une vie active et sociale, a fortiori lors de la perte de mobilité.
L’évolution des besoins en matière d’aide ainsi que les ressources financières déterminent souvent le cadre de soins à privilégier.
Les maisons de retraite favorisent le maintien du lien social
Les maisons de retraite conviennent mieux aux personnes âgées qui nécessitent une assistance quotidienne dans un milieu social où les activités sont nombreuses.
Ainsi, « les maisons de retraite offrent aux aînés un cadre social », affirme Mme Esther Goldstein, présidente du réseau Lifestyles 55+ qui fournit la liste des logements et des services aux aînés sur SeniorCareAccess.com.
Selon Mme Goldstein, ces personnes ont accès à des repas nutritifs, des services d’entretien ménager et une aide à la prise de médicament à des horaires définis. « Elles peuvent souvent vivre plus longtemps en santé que si elles restaient dans leur maison familiale au-delà du raisonnable. »
« Le coût d’une maison de retraite varie entre 3 500 $ et 8 000 $ par mois pour un cadre de vie indépendant, ce qui comprend généralement le loyer d’un logement individuel, les repas, l’entretien ménager léger et les activités sociales », explique Mme Goldstein.
Dans le cas d’une résidence avec soins personnalisés ou destinés aux personnes ayant des troubles de la mémoire, ce coût augmente en fonction de la prestation supplémentaire de divers soins.
Bien qu’un tel coût semble important, il permet de réaliser que la quasi-totalité du budget mensuel d’une personne âgée, à ce stade, est consacrée habituellement au paiement d’une maison de retraite.
En fait, de nombreux Canadiens de la classe moyenne ont les moyens de payer les prestations les moins coûteuses, en particulier ceux qui vendent leur maison familiale pour déménager dans une maison de retraite.
Bien entendu, les locataires disposant de peu d’économies ou d’une pension modeste n’en auront peut-être pas les moyens. Ils se verront alors contraints de demeurer chez eux ou de déménager dans un établissement de soins de longue durée, ce qui est loin d’être optimal.
« Il s’agit là de personnes qui passent entre les mailles du filet », affirme Mme Goldstein.
Toutefois, les coûts dépassent souvent le seuil d’accessibilité pour la classe moyenne quand les besoins en matière de soins augmentent Si votre état nécessite une grande assistance sur le plan physique dans une résidence avec soins personnalisés ou des soins en cas de démence sévère dans un établissement destiné aux personnes atteintes de troubles de la mémoire, les coûts peuvent parfois atteindre 10 000 $ par mois ou plus.
De plus, les activités proposées dans les maisons de retraite sont très adaptées aux personnes âgées relativement actives. Cet avantage devient toutefois moins pertinent à mesure que le niveau d’activité baisse.
« En fait, les maisons de retraite n’offrent souvent pas un grand nombre de services en soins infirmiers intensifs à temps plein que les foyers de soins de longue durée sont tenus de fournir », explique Mme Miller, comme le fait de changer les patients de position dans leur lit pour éviter les plaies de pression ou d’utiliser un lève-personne pour les transférer d’un lit à une chaise.
Tôt ou tard, la combinaison de besoins croissants en soins et d’accessibilité financière peut nécessiter de faire le choix d’un établissement public de soins de longue durée.
Une offre de soutien complémentaire dans les foyers de soins de longue durée
Quant à savoir si les foyers de soins de longue durée répondent aux attentes en matière de soins, c’est une question à laquelle il est difficile de répondre, d’autant que les longues listes d’attente pour y être admis sont quelque peu dissuasives.
La qualité des soins varie d’un établissement à l’autre, ce qui rend difficile toute généralisation. Mais il est juste de dire que les foyers de soins de longue durée visent à fournir des soins essentiels et médicalement justifiés, malgré des ressources financières et humaines restreintes. Ils n’offrent donc généralement pas beaucoup d’activités et de soutien non essentiels.
Pour les familles de la classe moyenne qui disposent d’un peu d’argent sans être fortunées, opter pour le système public de soins de longue durée est une bonne option si un niveau élevé de soin est nécessaire; tout en considérant payer pour une partie des frais.
Si vous pouvez vous le permettre, il est généralement judicieux de payer pour une chambre semi-privée ou privée, ce qui revient plus cher que de partager une chambre simple avec quatre personnes maximum.
De plus, vous pouvez payer pour la prestation de services de compagnie ou d’aide familiale afin de profiter d’un plus grand soutien et d’une stimulation adaptée. Ceci est particulièrement utile si l’entourage familial n’est pas disponible aussi souvent que nécessaire.
« Si vous pouvez vous le permettre, il est toujours judicieux d’amener un compagnon pour vous assister »," dit Mme Henderson.
« De nombreuses familles m’ont dit avoir été très satisfaites des soins de longue durée », affirme Mme Miller. « Le fait de pouvoir bénéficier de services de soutien privés peut grandement aider à réduire la charge qui incombe à un proche aidant. »
Cet article a été rédigé par Lesley-Anne Scorgie du Toronto Star et sa publication a été autorisée légalement sous licence par DiveMarketplace d’Industry Dive. Pour toute question sur les droits de reproduction, veuillez écrire à legal@industrydive.com.