Les prix des logements reculent au Canada, car les acheteurs attendent une baisse des taux hypothécaires
Rédigé par : Jay Zhao-Murray
Source : Bloomberg
Les ventes de logements au Canada ont essentiellement fait du surplace et les prix ont fléchi en mars. Il s’agit, selon certains analystes, d’un début de printemps léthargique pour le marché, mais ce dernier devrait bientôt se redresser, car la Banque du Canada s’apprête à réduire les taux d’intérêt.
Le nombre de transactions à l’échelle nationale a augmenté de 0,5 % en mars (données désaisonnalisées), après avoir reculé de 3,1 % en février, selon les données publiées vendredi par l’Association canadienne de l’immobilier (ACI).
Le prix de référence des logements a baissé de 0,3 % au cours du mois pour s’établir à 718 400 $ CA.
Les ventes sont actuellement inférieures d’environ 10 % à la moyenne des dix dernières années. Toutefois, la demande de logements devrait s’accélérer au cours des prochains mois, car la banque centrale envisage de réduire les coûts d’emprunt et le Canada accueille des centaines de milliers de nouveaux arrivants chaque trimestre.
La plupart des économistes sondés par Bloomberg s’attendent à ce que la banque centrale réduise son taux directeur en juin, et les négociateurs anticipent une première baisse d’ici juillet. Lors d’une conférence de presse mercredi, le gouverneur Tiff Macklem a déclaré aux journalistes qu’une réduction de taux en juin était envisageable, mais que les dirigeants voulaient voir davantage de signes indiquant que l’inflation ralentit.
Le nombre d’immeubles nouvellement inscrits a diminué de 1,6 % en mars. Le ratio ventes/nouvelles inscriptions a été de 57,4 %, ce qui est légèrement supérieur à sa moyenne à long terme et conforme à ce que le secteur considère comme un marché équilibré.
« Bien que les données mensuelles officielles de mars aient été plutôt stables, les données empiriques de la fin du mois dernier et du début d’avril donnent à penser que l’activité s’intensifie », a déclaré Larry Cerqua, le président de l’Association canadienne de l’immobilier.
La Banque du Canada a commencé à relever son taux de financement à un jour au début de 2022, ce qui a déclenché un ralentissement des ventes de logements et une baisse des prix. Les prix se sont redressés l’an dernier, et certains observateurs entrevoient une reprise soutenue à l’horizon.
Dans son rapport sur la politique monétaire d’avril, la banque centrale a indiqué qu’une « hausse modérée » des prix des logements faisait partie de ses prévisions économiques. Toutefois, une augmentation soudaine et inattendue des prix des logements représente l’un des principaux risques à la hausse en ce qui a trait aux perspectives d’inflation, selon la banque centrale.
Les décideurs prévoient une « croissance robuste » des investissements résidentiels au cours des prochaines années, car la forte croissance de la population et le resserrement de l’offre devraient entraîner une demande élevée de logements.
Bien que les nouvelles constructions aient augmenté dans les dernières années, les mises en chantier n’ont pas suivi le rythme record de l’immigration. La Société canadienne d’hypothèques et de logement estime que 3,5 millions d’unités de plus, ce qui est supérieur au nombre déjà prévu, seront nécessaires d’ici 2030 pour rétablir l’abordabilité.
Selon ses prévisions actualisées pour 2024, l’ACI s’attend à ce que les ventes de logements augmentent de 11 % cette année par rapport à leurs niveaux de 2023 et totalisent ainsi 492 083 transactions. Le groupe prévoit que les ventes augmenteront encore de 7,8 % l’an prochain, car les taux d’intérêt devraient baisser et se normaliser davantage. Le prix moyen des logements au pays devrait atteindre 760 120 $ CA en 2025.
Cet article a été rédigé par Jay Zhao-Murray de Bloomberg et sa publication a été autorisée par le réseau d’éditeurs DiveMarketplace d’Industry Dive. Pour toute question sur les droits de reproduction, veuillez écrire à legal@industrydive.com.
