Le nombre de nouvelles investisseuses a bondi, mais il n’est toujours pas suffisant
Rédigé par : Alicia Adamczyk
Source : Fortune
Selon un nouveau rapport, il y a eu une vague de nouvelles investisseuses ces dernières années. Toutefois, même si les femmes gagnent des points financièrement, il faut en faire davantage pour que leur avenir financier soit assuré.
À l’heure actuelle, 68 % des femmes épargnent en vue de la retraite, contre 66 % en 2019, selon un nouveau rapport de Fidelity Investments. Le géant de la finance a vu le nombre de clientes augmenter de 48 % de 2019 à 2023, notamment une hausse de 99 % pour les femmes de la génération Z.
« Je travaille dans le secteur depuis longtemps, et cette tendance est très différente de celle d’il y a seulement cinq ans », déclare à Fortune Lorna Kapusta, chef de l’implication des femmes chez Fidelity Investments.
Pour Mme Kapusta, il y a encore des progrès à faire : si 68 % des femmes épargnent en vue de leur retraite, 32 %, soit un tiers, ne le font pas. C’est trop, selon de nombreux experts financiers, car les placements à long terme peuvent aider à constituer un patrimoine.
« Je ne veux pas être un oiseau de malheur. Les choses vont dans le bon sens », affirme-t-elle. « Mais après un été marqué par la force de frappe financière des femmes, il faut accélérer. »
Qu’est-ce qui bloque les femmes? La confiance est un problème. Selon le sondage de Fidelity, 23 % des femmes se sentiraient plus à l’aise d’investir si elles disposaient d’une ressource fiable pour gérer leurs placements en leur nom, tandis que 22 % le feraient si elles pouvaient parler à un conseiller financier de confiance.
Bien sûr, il y a d’autres obstacles. Plus du quart, soit 27 %, affirment ne pas épargner en vue de leur retraite parce qu’elles ne gagnent pas suffisamment d’argent. De plus, 22 % affirment que leurs responsabilités d’aidantes naturelles limitent leur capacité d’épargne en vue de leur retraite.
Même si les hommes aussi peuvent être des aidants naturels, ce sont les femmes qui assument la plus grande partie de ces tâches. Ce rôle a une incidence sur leur santé mentale, leur carrière et leurs finances. La réalité financière des femmes en est différente de celle des hommes. Deux autres facteurs spécifiques – plus longue espérance de vie et coûts des soins de santé plus élevés –, qui ont également une incidence sur la façon dont les femmes gèrent leur argent, se dégagent de l’enquête de Fidelity. En moyenne, les femmes vivent près de six ans de plus que les hommes. Leurs coûts de soins de santé tout au long de la vie sont également beaucoup plus élevés.
Parlons d’argent
Mme Kapusta indique qu’une façon d’inciter les femmes à investir davantage est d’en faire un sujet de conversation de tous les jours. De façon générale, même si les femmes se sentent à l’aise de parler de leur carrière, de leurs responsabilités, etc., elles hésitent encore à parler d’argent et de finances. Certaines femmes peuvent se sentir seules et perdues, alors qu’en parler avec un ami ou un conseiller peut donner confiance.
« Il faut d’abord se sentir à l’aise et se savoir écoutée, plutôt que de se sentir jugée », affirme-t-elle. « Se retrouver, même si c’est sur Zoom, et permettre à chacune de poser des questions – ce sont là des catalyseurs de changement sans précédent. »
Non pas que Lorna Kapusta blâme les femmes de se sentir incertaines. Les placements ont été conçus pour les hommes, précise-t-elle, en particulier les négociateurs. Toutefois, il existe maintenant de nombreuses options simples et à faible coût pour investir dans des produits comme les fonds indiciels et les FNB, qui peuvent aider les femmes à se préparer à la retraite et à atteindre d’autres objectifs.
Il existe de nombreuses façons de parler d’argent, même pour celles qui ne veulent pas en discuter avec leurs amis ou leur famille. Par exemple des groupes de finance personnelle sur Facebook et des groupes de discussion sur Reddit créés pour les femmes; des conseillers disponibles par l’intermédiaire d’un régime de retraite d’entreprise (il est souvent gratuit de consulter ces professionnels); ou par l’intermédiaire d’une communauté comme Fidelity’s Women Talk Money (Ellevest, une autre société de placement, propose également des articles et l’accès à une communauté).
Une autre bonne nouvelle : le sondage de Fidelity confirme d’autres recherches qui ont révélé que les jeunes générations commencent à investir plus tôt que les générations plus âgées : 71 % des femmes de la génération Z investissent, contre 63 % de celles de la génération Y, 55 % de la génération X et 57 % des femmes de la génération du baby-boom.
« Les femmes de la génération du baby-boom ont dit à maintes reprises que leur plus grand regret était de ne pas avoir commencé à investir plus tôt », affirme Mme Kapusta. Les femmes plus jeunes ont entendu le message et il est plus facile que jamais de commencer à investir, grâce à des produits comme les robots-conseillers, les fonds à date cible et les comptes à faible montant minimal.
De Barbie à Beyoncé en passant par Taylor Swift, cet été a été indéniablement marqué par le pouvoir d’achat des femmes. Mme Kapusta espère que ce pouvoir pourra se matérialiser dans d’autres pans de la vie financière des femmes.
« Nous avons fait beaucoup de progrès. Mais cela devrait être un autre aiguillon pour nous pousser à en faire plus », affirme-t-elle.
Cet article a été rédigé par Alicia Adamczyk de Fortune et sa publication a été autorisée par le réseau d’éditeurs Content Marketplace d’Industry Dive. Pour toute question sur les droits de reproduction, veuillez écrire à legal@industrydive.com.