Guide des déductions fiscales relatives au REER pour les investisseurs canadiens

À l’approche de la retraite ou en début de carrière, le régime enregistré d’épargne-retraite (REER) constitue un instrument de placement important pour bon nombre de Canadiens et de Canadiennes. En effet, placer son argent dans un REER permet d’épargner pour l’avenir tout en réduisant le montant de l’impôt sur le revenu.

Voici quelques avantages et règles clés à garder à l’esprit pour tirer le maximum d’un REER.

Avantages des cotisations à un REER

Le REER étant un compte de placement, les cotisations qui y sont versées contribuent non seulement à faire fructifier votre épargne, mais également à réduire votre revenu imposable. Examinons cinq avantages clés.

1. Déductibilité fiscale : Les fonds que vous versez dans un REER sont déductibles d’impôt, ce qui signifie que le montant de vos cotisations réduit votre revenu imposable. Par exemple, si vous avez un revenu de 120 000 $ et que vous cotisez 20 000 $ à un REER, votre revenu imposable passera à 100 000 $. La plupart des gens paient l’impôt à l’avance sous forme de retenue sur leur chèque de paie. Or, en réduisant votre revenu imposable, vous pourriez recevoir un remboursement lorsque vous produisez votre déclaration de revenus – c’est-à-dire que l’Agence du revenu du Canada (ARC) vous remboursera une partie de tout impôt déjà payé. Cette calculatrice d’impôt sur le revenu vous permet de calculer dans quelle mesure les cotisations à un REER peuvent réduire votre revenu imposable.


2. Croissance à imposition reportée : L’un des autres grands avantages du REER est qu’il vous permet d’éviter de payer de l’impôt sur les gains accumulés dans le compte tant que vous ne faites pas de retrait. Idéalement, l’argent ne sera retiré qu’au moment de la retraite lorsque vous serez probablement dans une tranche d’imposition inférieure. Plus vous vous y prenez tôt, plus vous profiterez d’un potentiel de croissance composée à imposition reportée. L’une des meilleures stratégies d’investissement pour se constituer un portefeuille de placement est d’avoir recours à des fonds négociés en bourse (FNB) et des fonds communs de placement. Faites le calcul de la croissance potentielle de vos placements par vous-même avec cette calculatrice de croissance des placements.


3. Options de cotisation : Les droits de cotisation inutilisés à un REER peuvent être reportés aux années futures. Si vous n’êtes pas en mesure de maximiser vos cotisations au cours de certaines années, vous pouvez utiliser ces droits dans les années à venir. Reporter des droits de cotisation peut également vous aider à optimiser vos économies d’impôt en réduisant votre revenu imposable d’une tranche d’imposition supérieure.


4. REER de conjoint : Les couples mariés ou en union de fait peuvent être admissibles à un REER de conjoint, ce qui permet à l’un des partenaires d’utiliser ses droits de cotisation au REER pour cotiser à celui de son conjoint. La personne cotisant à un REER de conjoint bénéficiera de la déduction fiscale, et ce, même si le compte est au nom du conjoint non cotisant. Dans un tel cadre, le conjoint au revenu plus élevé investit dans le REER du conjoint au revenu moins élevé – les retraits seront inclus dans le revenu imposable de ce dernier – pour équilibrer son revenu et réduire l’impôt à payer du couple. De plus, un REER de conjoint peut servir aux fins de fractionnement du revenu à la retraite, ce qui peut également faire baisser la facture fiscale.


5. Financer un logement ou des études : Malgré son nom, le REER peut servir à d’autres fins que la retraite. Par exemple, il est possible d’utiliser les fonds d’un REER pour acheter une propriété dans le cadre du régime d’accession à la propriété (RAP) ou retourner aux études par l’entremise du régime d’encouragement à l’éducation permanente (REEP). Le RAP permet d’effectuer un retrait d’un REER pouvant aller jusqu’à 60 000 $ pour une personne et 120 000 $ pour un couple (s’il y a lieu) pour l’achat ou la construction d’une maison, sans avoir à payer d’impôts sur ce montant pour autant qu’il soit remboursé dans les 15 ans. De même, le REEP permet de retirer jusqu’à 10 000 $ d’un REER au cours d’une année civile pour financer une formation ou des études à temps plein pour vous ou votre conjoint ou votre conjoint de fait (mais pas pour vos enfants), selon certaines conditions. Le retrait maximum au titre du REEP est de 20 000 $.

    

Comprendre le maximum déductible

Le maximum déductible est souvent utilisé de façon interchangeable avec le plafond de cotisation au REER. Le plafond de cotisation correspond au montant maximal que vous pouvez cotiser à un REER chaque année.

Quant au maximum déductible, il s’agit du montant maximum de vos cotisations versées à un REER que vous pouvez déduire de votre revenu imposable au cours d’une année donnée. Ces deux montants correspondent à 18 % du revenu de l’année précédente ou au plafond annuel fixé par l’ARC, selon le moins élevé, combiné aux droits de cotisation inutilisés reportés des années précédentes. Nous utiliserons dans cet article le terme « plafond de cotisation » pour désigner ce montant.

Par exemple, si vous avez versé 100 000 $ en 2024, vos droits de cotisation accumulés pour 2025 s’élèvent à 18 000 $ (18 % de 100 000 $). Le plafond de cotisation au REER pour  2025 est de 32 490 $. Étant donné que votre revenu gagné en 2024 est inférieur au plafond de cotisation au REER, vos droits de cotisation sont de 18 000 $, auxquels s’ajoutent vos droits de cotisation inutilisés reportés des années précédentes.

Il est important de vérifier votre plafond de cotisation pour vous assurer de ne pas dépasser le montant autorisé, car des cotisations excédentaires peuvent entraîner des pénalités. En règle générale, une pénalité de 1 % par mois est à payer sur toute cotisation qui dépasse le plafond de cotisation de plus de 2 000 $.

Votre plafond de cotisation figure sur votre plus récent avis de cotisation ou dans votre compte en ligne de l’ARC. Vous pouvez également consulter votre conseiller en placements pour vous assurer de disposer des renseignements les plus récents.

Conclusion

Un REER est l’un des meilleurs outils pour épargner en vue de la retraite. Il permet non seulement de générer une croissance à imposition différée dans un portefeuille au fil du temps, mais aussi d’économiser de l’argent durant la période des impôts. Bien sûr, il vous faudra connaître votre plafond de cotisation avant de cotiser pour éviter des pénalités inutiles. 

Pour d’autres façons d’optimiser votre REER, ces six conseils pour tirer le maximum de votre REER vous seront utiles. Parlez à un conseiller pour définir une stratégie de placement REER qui répond à vos besoins uniques et à vos objectifs financiers. Si des cotisations ont été versées au REER de conjoint pendant l'année en cours ou les deux années précédentes, tout retrait peut être imposé comme revenu pour le conjoint cotisant. Cette « règle d’attribution de trois ans » est conçue pour lutter contre l’évitement fiscal à court terme. Il est important de noter que si vous avez plus de 71 ans, mais que votre conjoint a moins de 71 ans, vous pouvez toujours cotiser à un REER de conjoint pourvu que vous ayez des droits de cotisation.