Amorcer la conversation sur les soins aux aînés
Rédigé par : Janet Bodnar
Source : Kiplinger
D’après les courriels que je reçois, il est raisonnable de supposer que plusieurs lecteurs de Kiplinger à la retraite s’occupent physiquement ou financièrement d’un conjoint, d’un parent ou d’un autre membre de la famille. Il semble également probable que, pour bon nombre d’entre eux, le rôle de gardien n’avait pas été intégré dans leur planification.
Ira Worden écrit que, lorsque son père a été frappé d’incapacité mentale, il a dû assumer la fonction de fiduciaire d’une fiducie familiale que son père remplissait et gérer les finances de sa mère. « Or, il appert que mon père faisait semblant que tout allait bien depuis un certain temps. Je m’en suis rendu compte après avoir démêlé les choses, précise M. Worden. Cette passation n’a pas été facile, ni planifiée! »
Lorsque nous préparons notre retraite, « nous planifions de pratiquer un passe-temps ou de déménager, mais prenons rarement des décisions concernant les soins aux aînés », affirme Suzanne Asaff Blankenship, auteure de How to Take Care of Old People Without Losing Your Marbles.
Si vous êtes un proche aidant ou que vous craignez de le devenir ou d’avoir besoin de soins un jour, il est essentiel que vous abordiez le sujet avec vos parents ou vos enfants adultes. Pourtant, lorsque vient le temps de parler des volontés d’un parent pour l’avenir, l’écart de communication entre les parents et leurs enfants adultes est stupéfiant.
Une étude menée par Fidelity Investments a révélé que, bien que 72 % des parents s’attendent à ce que l’un de leurs enfants assume des responsabilités de soins à long terme, si besoin est, 40 % des enfants désignés pour porter ces responsabilités n’en étaient pas conscients. De même, près de 70 % des parents s’attendent à ce qu’un de leurs enfants les aide à gérer leurs placements et leurs finances à la retraite, mais 36 % des enfants concernés n’en étaient pas au courant.
En outre, le tiers des familles ne s’entendaient pas sur la capacité des enfants à savoir où trouver les documents importants, comme les testaments, les procurations et les directives relatives aux soins de santé. De plus, 43 % des parents ont indiqué qu’ils n’avaient pas eu de conversations détaillées avec les membres de leur famille au sujet des soins de longue durée et des services aux aînés, et 23 % n’avaient pas eu de conversations du tout à ce sujet.
Une affaire de famille
Ira Worden et son épouse n’ont pas d’enfants, mais pour éviter de revivre la confusion qui a suivi le décès du père d’Ira, ils tiennent une rencontre familiale annuelle à laquelle sont conviés les nièces et neveux adultes. « Nous discutons de tout, y compris des questions financières et de santé », dit-il.
« Dans certaines familles, jouer franc jeu vaut la peine », affirme Mme Blankenship. Dans un sondage réalisé par The Conversation Project, 95 % des répondants ont indiqué qu’ils étaient disposés à parler de leurs souhaits de fin de vie ou qu’ils voulaient en discuter; 53 % ont affirmé qu’ils seraient soulagés si un être cher entamait la conversation.
Pour les familles qui ont besoin d’une approche plus subtile, poser des questions peut briser la glace. « Si vous êtes l’enfant adulte, vous pourriez demander à votre parent : comment trouves-tu que tu t’arranges avec X? ou que penses-tu de Y? », explique Meredith Stoddard, vice-présidente, Planification des événements de la vie chez Fidelity (pour en savoir plus sur les amorces de conversation, consultez la page de notre site Web à www.fidelity.ca/fr/investor/eldercare). Selon elle, tout le monde a son mot à dire dans la discussion, mais les parents devraient avoir le dernier mot tant qu’ils le peuvent.
Un des éléments clés de la conversation est de s’assurer que tous les frères et sœurs et les enfants adultes participent aux soins à l’aîné. Une étude menée par Northwestern Mutual a révélé que la responsabilité des soins aux aînés tombe souvent sur les épaules d’un frère ou d’une sœur en particulier plutôt que d’être partagée entre tous les enfants. « Ce n’est pas l’affaire d’une seule personne, soutient Suzanne Asaff Blankenship. Personne ne peut trouver une échappatoire. » Si un enfant s’occupe des soins personnels du parent, d’autres peuvent s’occuper de l’entretien de la maison, commander les médicaments en ligne, s’occuper des factures et des tâches administratives, ou donner au principal proche aidant un répit dont il pourrait avoir grandement besoin.
Meredith Stoddard conseille de limiter ses attentes lorsqu’on amorce la conversation sur les soins aux aînés. « Suranalyser la situation pourrait vous nuire. Vous pourrez toujours recommencer plus tard. »
Cet article a été rédigé par Janet Bodnar de Kiplinger et sa publication a été autorisée légalement par l’intermédiaire de Content Marketplace d’Industry Dive. Pour toute question sur les droits de reproduction, veuillez écrire à legal@industrydive.com.